mercredi 28 décembre 2011

Projet LGV : priorité à Toulouse plutôt qu'Hendaye

La nouvelle évaluation demandée par Nathalie Kosciusko-Morizet sur les projets de ligne à grande vitesse pourrait profiter au Bordeaux - Toulouse. Pour des raisons financières

La ligne à grande vitesse met, une fois de plus, les territoires du Sud-Ouest en ébullition. Cette fois-ci, c'est Nathalie Kosciusko-Morizet qui a mis le feu aux poudres en concluant les Assises ferroviaires, le 15 décembre, à Paris. La ministre de l'Écologie et des Transports a déclaré qu'il fallait désormais donner la priorité à l'entretien et à la rénovation du réseau existant. L'argument était jusque-là celui des opposants à la construction d'une ligne à grande vitesse (LGV) vers Toulouse et Bordeaux. NKM se dit aussi favorable à une évaluation externe et indépendante des grands projets ferroviaires qui figurent au schéma national d'infrastructures de transport, à l'exception des coups partis, notamment le Tours-Bordeaux, qui, lui, a trouvé, avec difficulté, son financement.

Pendant que les opposants au TGV chantent et dansent, les partisans du projet font grise mine. Car ils savent bien pourquoi la ministre a fait cette déclaration. L'état des finances publiques est tel que NKM est dans l'obligation de mettre une hiérarchie de priorités parmi les 2 000 kilomètres de lignes à grande vitesse annoncées par la loi Grenelle. D'autant que les agences de notation commencent aussi à mettre le nez dans les finances des collectivités locales et de Réseau ferré de France.


La menace des Pyrénées-Atlantiques


Le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques a menacé hier de « suspendre les paiements pour le financement départemental pour la LGV Tours-Bordeaux », si l'extension de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et l'Espagne n'était pas confirmée.


Cette menace s'ajoute donc à celle brandie jeudi par le Conseil régional Midi-Pyrénées si la prolongation ultérieure de la ligne vers Toulouse était remise en cause, à la suite de l'annonce de Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a suscité l'inquiétude parmi les collectivités du Sud-Ouest qui ont accepté de participer au financement de Tours-Bordeaux (lire ci-dessus), ce maillon devant ensuite être prolongé vers Limoges à partir de Poitiers, et au sud de Bordeaux vers l'Espagne via le Pays basque, d'une part, et vers Toulouse, d'autre part.

« Si le projet de LGV Tours-Bordeaux est bien confirmé, la réalisation effective de la liaison Bordeaux-Espagne semble, elle, directement menacée par cette annonce ministérielle », a écrit le président PS du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, Georges Labazée, dans une lettre adressée au Premier ministre, François Fillon.

Il rappelle que son département contribue au financement du tronçon Tours-Bordeaux « pour un montant de 79 millions d'euros » et qu'il « attend des confirmations claires de l'État ».

Jeudi, l'ensemble des présidents des Chambres de commerce et d'industrie (CCI) d'Aquitaine ont dénoncé dans un communiqué « le tricotage politique, suite aux atermoiements de la ministre de l'Écologie et des Transports », soulignant « un projet vital pour notre région ». « L'axe Bordeaux/Espagne est une priorité absolue pour notre désenclavement. Remettre en question l'ensemble de la LGV est irresponsable », a jugé la CCI d'Aquitaine.

Pour construire les 440 kilomètres de ligne entre Bordeaux et Toulouse, il faut trouver 10 milliards d'euros. La ministre va probablement demander au Commissariat général à l'investissement, en fait à Bercy, si ce financement est soutenable.

Pour les élus locaux, le message est clair. NKM prépare les esprits à un étalement dans le temps de l'ensemble de ces entreprises. Et le Grand Projet Sud-Ouest (GPSO), c'est-à-dire les prolongements au sud de Bordeaux, était le premier à pouvoir partir. Sur le papier en tout cas. Il apparaît en effet difficile d'engager en même temps la construction des deux tronçons, celui vers Toulouse et celui vers Hendaye.

On le pressent depuis longtemps à RFF mais on en parle peu parce qu'il a fallu, pour boucler le financement de la ligne Tours-Bordeaux cette fois, dont les travaux démarrent dans quelques semaines, solliciter les collectivités locales, d'Agen à Bayonne, de Toulouse à Pau, du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques à celui de la Haute-Garonne.

Certaines d'ailleurs ont conditionné leur engagement financier pour la Tours-Bordeaux à une déclaration d'utilité publique sur Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Hendaye en 2014, et un engagement de travaux avant 2017. C'est le cas, par exemple, pour les grandes collectivités locales toulousaines.

Les avantages de Toulouse

Aujourd'hui, Martin Malvy, président socialiste du Conseil régional de Midi-Pyrénées, parle d'attaquer l'État en justice. Il pourrait ne pas être contraint de le faire. Car il n'est pas dit que les résultats de l'évaluation demandée par Nathalie Kosciusko-Morizet soient défavorables au tracé vers Toulouse. Pour deux raisons, au moins.

La plus importante est celle de la rentabilité de ce prolongement-là. Il est plus facile d'attirer des investisseurs privés (Vinci, Bouygues, Eiffage...) sur ce tronçon car la ligne nouvelle est exclusivement dédiée au trafic voyageurs. RFF attend 8 millions de passagers par an à la gare Matabiau, deux fois plus qu'aujourd'hui. Et ce sont les TGV passagers qui payent les plus forts péages au concessionnaire de la ligne. À l'inverse, à partir de Dax, le projet de ligne nouvelle est censé capter une bonne part du trafic de fret qui passe aujourd'hui par la route. C'est stratégique. C'est utile, mais les péages payés par ces trains sont faibles. C'est donc la puissance publique qui paye le plus pour la construction de la ligne fret.

L'autre raison est politique. Depuis qu'ils ont abandonné, sous la pression des populations, le projet de deuxième aéroport, les Toulousains sont des fans du TGV. Ils regardent avec une envie mêlée de crainte émerger le projet Euratlantique à Bordeaux. Et mettent les bouchées doubles pour engager, autour de la gare Matabiau, les mêmes conditions de développement économique.

À l'autre bout de la ligne, c'est-à-dire côté basque, on ne peut pas dire que la LGV suscite le même enthousiasme, y compris chez les élus. C'est le moins que l'on puisse dire. Le Bordeaux-Hendaye est estimé à 1 milliard d'euros de plus que le Bordeaux-Toulouse pour 20 kilomètres de plus. Et donc une rentabilité moindre. L'enfouissement de 13 kilomètres de lignes au Pays basque entre Bayonne et la frontière coûte 1 milliard d'euros.

En attendant le résultat des courses, l'agitation politique va se poursuivre. Le Premier ministre rassure le maire de Bayonne. La ministre des Transports fait de même avec Alain Rousset. Personne ne sait en fait où trouver les 10 milliards d'euros nécessaires à la construction de Bordeaux-Hendaye et de Bordeaux-Toulouse. Ce n'est qu'après l'enquête publique, en 2013, que la discussion financière s'engagera vraiment. D'ici là, la France aura peut-être retrouvé son triple A. Et des capacités de financement. Les opposants peuvent être vigilants.


Ceux qui rient, ceux qui pleurent, et les autres



Les hésitations du gouvernement sur le dossier grande vitesse au sud de Bordeaux ont ressemblé à un joli cadeau de Noël pour les militants anti-LGV. L'un des plus emblématiques au Pays basque, le président du Cade, Victor Pachon, a affiché sa satisfaction d'avoir « eu raison trop tôt ». « La ministre a touché du doigt ce que nous affirmons depuis le début. » Car c'est bien dans les Pyrénées-Atlantiques que le dossier semble le moins bien engagé au regard de son coût au kilomètre. Mais du côté du Lot-et-Garonne, les opposants ne sont pas moins satisfaits de cette volte-face. « Nous savons que nous avons raison, c'est-à-dire qu'il faut réaménager les lignes existantes. Coût financier, impact environnemental : le non-sens du projet LGV est tel que nous ne baisserons pas les bras », estime Charles D'Huyvetter, l'un des porte-parole de l'association Coordination 47 TGV en Albret.

Rassurés par les ministres

Cependant, les principaux partisans de ce projet refusent l'idée d'un abandon de la LGV au sud de Bordeaux. Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, a déclaré en début de semaine qu'il serait « inconcevable que le TGV s'arrête à Bordeaux ». Il aurait obtenu des assurances au ministère, tout comme le maire de Bayonne, Jean Grenet. Ce dernier assure avoir été rassuré par le Premier ministre François Fillon sur le fait que l'État n'abandonne pas le projet. Laurent Courbu, président de la Chambre régionale de commerce et d'industrie, se dit « atterré de ces atermoiements ». « Il y aura un jour une ligne nouvelle vers l'Espagne. Il serait inconcevable de passer à côté d'une aide de 12 milliards de l'Europe. »

Mais d'autres élus de poids, financeurs du tronçon nord entre Tours et Bordeaux en échange de la LGV au sud sur leurs terres, sont moins convaincus. Ils ont tapé du poing sur la table, notamment dans les Pyrénées-Atlantiques et en région Midi-Pyrénées (lire ci-contre). Jean-Jacques Lasserre, sénateur Modem des Pyrénées-Atlantiques, se montre plus tempéré : « Je crois que, dans cette ambiance de flottement de l'État, les collectivités doivent renégocier et suspendre leur participation à Tours-Angoulême-Bordeaux. » En revanche, la députée de la sixième circonscription du Pays basque, l'ancienne ministre Michèle Alliot-Marie, qui s'était clairement positionnée contre ce projet, approuve les propos de NKM : « La proposition de Mme Kosciusko-Morizet est de bon sens. Les prévisions de trafic avancées pour la LGV en 2006 ont déjà dû être sensiblement baissées et ne tenaient pas compte des réalités de 2011. »

Des Landes à Agen

Dans les Landes, autre son de cloche pour le président du Conseil général, Henri Emmanuelli, plutôt circonspect : « Que le gouvernement fasse ce qu'il dit. Je ne comprends pas ses hésitations qui sont infondées. Ce n'est pas une façon de gouverner. Pour moi, c'est irresponsable, je ne crois pas à un coup d'arrêt du GPSO. » Le député-maire d'Agen, Jean Dionis du Séjour, n'y croit pas non plus. Il se dit serein et s'attend « à ce que le projet ait du retard, qu'il soit retenu parmi les projets déterminants et que le tour de table des financeurs évolue ». (Bruno Béziat avec les agences départementales)

mercredi 12 octobre 2011

Bayonne : demain, une gare rénovée, et, plus tard peut-être, des TGV

A partir du 21 novembre, sera lancée une concertation sur l'aménagement de la gare de Bayonne, dans un projet de nouvelles voies LGV qui ne précise pas le nombre de trains qui s'y arrêteront.


Les anti-LGV demandent de lever le flou avant le flouze
La contestation du projet de nouvelles voies LGV en Pays Basque nord et au-delà n'est pas de nature à freiner l'opérateur Réseau Ferré de France dans sa communication de "concertation" sur la pertinence de cette infrastructure ferroviaire.
Du 10 octobre au 5 novembre, sont ainsi proposées aux commentaires des internautes les propositions de mesures d’insertion du tracé lors du 4ème et dernier temps de la consultation, dans les départements de Gironde, des Landes, de Haute-Garonne et du Tarn.
La consultation dans les Pyrénées-Atlantiques a été repoussée pour sa part au 21 novembre prochain.
Au sein de cet volonté affichée d'interaction entre l'opérateur et les futurs usages figurent également les projets de construction ou d’aménagement de 11 gares et haltes ferroviaires inscrits au programme du GPSO (Grand Projet Sud Ouest)
"Vous avez la parole, réagissez sur ces propositions !", conclut RFF, pris à défaut pourtant l'an passé sur la non-restitution spontanée de l'opposition majoritaire formulée par les opposants autour du CADE.
Dans le Sud-Ouest, lorsque la nouvelle ligne sera construite au-delà de Bordeaux vers Toulouse et Hendaye, il y aura 11 gares "new-look ".
Trois seront construites ex nihilo en périphérie d'Agen, de Montauban et de Mont-de-Marsan. Deux autres seront aménagées sur leurs sites existants dans les centres de Dax et de Bayonne, tandis que les haltes ferrées de la sortie sud de l'agglomération bordelaise seront recalibrées.
À noter, enfin, la création de deux nouvelles gares régionales dédiées au TER dans le Sud-Gironde et dans le Sud-Landes.
Quant au tracé exact de la LGV, la concertation sur les dernières propositions se déroulera du 21 novembre au 3 décembre prochain, pour un tracé définitif arrêté le 9 janvier 2012.

Une nouvelle gare LGV pour Bayonne, sans certitudes sur sa desserte réelle
A la suite du débat public du projet ferroviaire Bordeaux-Espagne en 2006, il avait été acté que la gare existante de l’agglomération de Bayonne continuerait à être desservie par des trains à grande vitesse.
Dans la confrontation qui oppose RFF aux anti-LGV, la question portée sur le nombre exact de trains qui emprunteront ce terminal bayonnais reste toujours sans réponse.
Après l'avoir expérimenté auprès du Conseil Régional d'Aquitaine, le CADE avait posé trois questions aux nouveaux élus du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, en avril dernier, sous forme de quizz sur le tonnage exact du fret enregistré actuellement à Hendaye, ou sur l'existence d'une étude économique qui confirmerait les hypothèses du partenariat public-privé mis en oeuvre.
Une autre question portait sur le nombre exact de TGV prévus par le projet qui s''arrêteront à Mont-de Marsan, à Dax, mais également à Bayonne, Biarritz, St jean de Luz et Hendaye, ainsi que le nombre de TGV qui traverseront le Pays Basque nord sans s''arrêter.
"Sur Bayonne, nous devrions passer de 1,2 million à 2,8 millions passagers par an", indique aujourd'hui encore Christian Maudet, directeur du projet GPSO à RFF, sans plus de précisions.


A Bayonne, les travaux ont déjà commencé

D’après RFF, la gare de Bayonne a été préférée pour “sacomplémentarité entre les TaGV (trains aptes à la grande vitesse),assurant des dessertes internationales et le réseau TER Aquitaine” et sa capacité à “assurerles correspondances entre Bayonne et le sud des Landes, les villes dela côte basque, les lignes de Puyoô et Saint-Jean-Pied-de-Port, et Saint-Sébastien ”.
Les TGV qui s'y arrêteront bifurqueront à hauteur du marais d'Orx et pourront reprendre leur chemin à grande vitesse au croisement de la ligne Bayonne-Puyoô, en direction d'Hendaye.
La remise en état de la grande halle voyageurs, qui date de la moitié du XIXe siècle, doivent commencer en 2012, et s’étendront jusqu’en avril 2013.
D'ores et déjà, un nouveau pont ferroviaire est en construction sur l'Adour, qui supportera désormais deux voies ferrées. Une passerelle attenante sera réservée aux vélos et aux piétons.

lundi 10 octobre 2011

Réseau Ferré de France organise une concertation sur la gare de Bayonne

Réseau Ferré de France organise du 10 octobre au 5 novembre 2011 une concertation publique sur les 11 gares et haltes du Grand Projet du Sud-Ouest (GPSO) de la LGV afin d’informer le plus largement possible les habitants et usagers et d’enrichir les projets d’aménagements envisagés. Il sera possible de prendre connaissance du projet d’aménagement de la gare de Bayonne, à partir du 10 octobre à la mairie de Bayonne, à la Communauté d’agglomération Côte Basque-Adour ou sur le site dédié au projet

La plaquette de présentation de la Gare de Bayonne

mercredi 7 septembre 2011

Pays basque : pas de LGV avant une vingtaine d'années

Désormais liée à de nouvelles évaluations du trafic, la ligne à grande vitesse à travers le Pays basque pourrait ne pas être construite avant une vingtaine d'années.

La ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Bayonne ne devrait pas atteindre de sitôt la frontière espagnole, en tout cas en empruntant le Pays basque français. « La construction de cette ligne sera subordonnée à la constatation que les lignes actuelles approchent de la saturation », vient de déclarer à Bayonne Patrick Stéfanini, préfet de la région Aquitaine. Ce qui devrait considérablement retarder la réalisation de cette jonction avec le réseau ibérique.
Entendue peu de temps auparavant par le ministre chargé des Transports, Thierry Mariani, une délégation d'élus basques opposés à ce projet de LGV avait reçu des assurances identiques. L'hypothèse de tracé entre Bayonne et Biriatou, telle que l'envisage Réseau Ferré de France, leur a cependant été communiquée. Il s'agit d'une section de 35,6 km entre le sud des Landes et la Bidassoa comprenant 2,2 km de raccordements pour desservir l'actuelle gare de Bayonne.
Cheminant à une dizaine de kilomètres du littoral, cette voie traverse (au prix de 55 millions d'euros le kilomètre) le Pays basque intérieur et des paysages ruraux protégés via 8,3 kilomètres de viaducs et 13,5 kilomètres de souterrains. Une perspective qui hérisse les associations de défense de l'environnement et à laquelle s'opposent la plupart des élus locaux, ainsi que Michèle Alliot-Marie, députée UMP de la sixième circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
« Pour sortir d'un dialogue de sourds avec les élus », selon les termes de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, un « observatoire du trafic », composé d'élus, de représentants de l'Etat et de techniciens de RFF, va être mis en place. Objectif : parvenir à « un constat partagé » après des années d'études contestées et de contre-expertises. Ce n'est qu'à l'approche du seuil de saturation de la ligne classique entre Bayonne et Hendaye que les travaux d'une LGV seraient amorcés.
Saturation prévue en 2035
Pour autant, les études de tracé se poursuivent, « sans avoir à faire des sondages ». Si bien qu'après la concertation qui s'engage aujourd'hui avec les élus, le tracé pourrait être approuvé par le gouvernement en 2012, avant une enquête publique en 2013 et une déclaration d'utilité publique l'année suivante.
D'abord prévue pour 2020, la saturation de la voie existante n'est désormais plus envisagée qu'en 2035. Elle dépend de l'état du trafic fret avec l'Espagne, lequel devrait croître avec l'arrivée, côté frontière espagnole, du « Y basque » annoncée pour 2017-2018. Ce réseau ferroviaire mixte (voyageurs et marchandises) à écartement européen prolongera les lignes à grande vitesse qui relient aujourd'hui les métropoles ibériques. Il permettra notamment de charger des camions sur des wagons.

PIERRE ETCHELEKU, Les Echos

La gare centrale de Bayonne, aménagée et agrandie, sera la gare principale au niveau du Pays Basque. Y compris pour le trafic international”

Les élus basques anti-LGV rejettent le dernier tracé présenté par RFF

08/09/2011
P.M.
Au nom des trois Communautés de communes Nive-Adour, Errobi et Sud Pays Basque, Roland Hirigoyen a exprimé lundi la position des élus basques anti-LGV concernant la dernière hypothèse de tracé : “RFF préconise un tracé qui comporte finalement moins de 35 % de tunnel, alors que les chiffres annoncés il y a quelques années faisaient état de 60 à 80 %. Il y a également énormément de viaducs. Le nombre de maisons détruites ne tient pas compte de toutes celles qui seront situées sous les viaducs ou à côté des tunnels. Avec le trafic de fret, ça nous interpelle encore plus”.
La ligne nouvelle, d’une longueur de 35,6 km au Pays Basque Nord, emprunterait précisément 16 viaducs (8,3 km) et 14 tunnels ou tranchées couvertes (13,5 km, dont 12 km de tunnel). La destruction de bâti se chiffrerait à “41 bâtis sous l’emprise du projet” (13 à Arcangues, 7 à Urrugne, 6 à Biriatou et Mouguerre, pour les communes les plus affectées) et “22 à 25 bâtis à proximité” de la voie.
Aucune “gare LGV” ne jalonnerait le parcours. Vendredi, lors de la présentation de cette hypothèse de tracé, M. Maudet (RFF) a cependant précisé : “La gare centrale de Bayonne, aménagée et agrandie, sera la gare principale au niveau du Pays Basque. Y compris pour le trafic international”. Mais une gare en crochet : “Il y aura un raccordement nord par Bénesse-Maremne et un autre au sud de Bayonne”. Vers Lahonce, au croisement avec la ligne actuelle Bayonne-Puyoo-Pau.
Par ailleurs, hier, lors de fêtes d’Urrugne, le comice agricole a été l’occasion pour les agriculteurs d’afficher leur opposition à la LGV

dimanche 10 juillet 2011

Gare de Bayonne : La région Aquitaine dénonce "les contrevérités" d'Alliot-Marie

Créé le 08/07/2011 à 19h28 -- Mis à jour le 08/07/2011 à 19h30

BORDEAUX - Le président PS de la région Aquitaine, Alain Rousset, a dénoncé vendredi dans un communiqué "les 3 contrevérités" de Michèle Alliot-Marie dans sa tribune publiée jeudi dans Sud Ouest, où elle estime que la construction d'une nouvelle ligne LGV en Pays basque est une "aberration".

Enfin, dernière "contrevérité", celle que la gare de Bayonne sera la grande perdante de la mise en service de la future LGV.

"Rien de plus faux", s'insurge encore M. Rousset. "Réseau Ferré de France (RFF) a retenu pour la desserte future
- 13 allers-retours (AR) quotidiens entre Paris et Bayonne avec arrêt à Bordeaux,
- 13 allers-retours (AR)entre Bayonne et Toulouse,
- 19 AR entre Bayonne et Pau,
- 43 AR entre Bayonne et Dax
- et 38 AR entre Bayonne et Saint-Sébastien.


Où est le déclin de la gare de Bayonne?", demande-t-il sèchement.

"Je suis contre une ligne nouvelle. Je veux une juste utilisation des ressources publiques (...). Est-ce qu'il faut dépenser plus de 1,3 milliard d'euros, et probablement beaucoup plus, pour gagner quelques secondes? C'est une véritable aberration", avait dit à Sud Ouest l'ex-ministre des Affaires étrangères

jeudi 16 juin 2011

“Le Pays Basque regardera passer les trains”

14/06/2011
Pierre MAILHARIN

En général, ce sont les vaches qui regardent passer les trains. Avec la LGV, Victor Pachon l’affirme, c’est “le Pays Basque [qui] regardera passer les trains”. Une étude récente, réalisée par le Commissariat général au développement durable, organisme rattaché au ministère de l’Ecologie et des Transports, est venue ces dernières semaines renforcer la conviction du Cade et de son porte-parole sur le fait que le projet porté par RFF ne servira pas le développement du territoire, contrairement à ce que ses défenseurs prétendent.

Daté de mars 2011 et intitulé Optimisation de la localisation des terminaux de transport combiné*, le rapport évalue la structuration la plus efficace pour le fret de marchandises dans l’Hexagone à l’horizon 2030. A partir des chiffres de 2002 et des prévisions de trafic, il compare quatre scénarios : l’un s’appuyant sur les 39 plateformes actuelles, le deuxième réduisant leur nombre à 30, le troisième à 20 et le dernier à dix.
Résultat (exprimé par les auteurs) : “L’étude conclut qu’avec dix plateformes judicieusement réparties sur le territoire national, il serait possible d’augmenter de 20 % les tonnages transportés et de 12 % les tonnes-km parcourus en transport combiné ferroviaire par rapport au trafic traité par les 39 plateformes existantes aujourd’hui”.
Or, les deux plaques tournantes du fret au Pays Basque Nord, Bayonne-Mouguerre et Hendaye, ne figurent pas dans le Top 10 sélectionné. Ce qui fait dire à Victor Pachon : “Hendaye va être supprimé, puis, dans un second temps, Bayonne. Les emplois vont être aspirés sur Bordeaux, où sera le centre de fret le plus proche [Bordeaux-Hourcade]. L’argument de l’activité économique de RFF ne tient pas”.
La tendance aurait déjà débuté : “A Hendaye, c’est flagrant. Lors des deux dernières années, des emplois ont été supprimés. A Mouguerre, on a un tiers de trafic en moins, même s’il subsiste quelques échanges. C’est aussi quelque chose qui se trouve dans les tuyaux”
, estime-t-il.
Suivant cette tendance, et dans le cas où la LGV se réaliserait, “le Pays Basque sera traversé, mais pas desservi”. La grande vitesse, véritable “avion sur rail”, ne serait adaptée qu’“aux villes de taille européenne”. En l’occurrence, sur le tracé Paris-Madrid, “à Bordeaux et Bilbao”. Victor Pachon et le Cade ne se gargarisent pas de ces indicateurs, bien qu’ils “nous donnent raison” : “Nous sommes pour le fret. Mais pour des trains de marchandises plus longs et plus lourds. Cela présente deux avantages : le maintien de l’emploi [à Hendaye et Mouguerre] et moins de trains sur les voies existantes”.

Trafic voyageurs “surestimé”

En recoupant les données des cinq précédentes éditions, on obtient une baisse pour toutes les gares locales : Bayonne (-2,8%), Biarritz (-14,2%), Saint-Jean-de-Luz (- 14,9 %).

dimanche 15 mai 2011

LGV : Arcangues s'exprime et trouve qu'une gare à Bayonne est un non sens

LGV : Arcangues s'exprime
Le public peut participer à la consultation sur les hypothèses de tracé jusqu'au 21 mai à Arcangues. Le maire Jean-Michel Colo témoigne.

Jean-Michel Colo : « La LGV j'y suis favorable, mais en tenant compte de notre avis ». PHOTO J.-D. CHOPIN

La mairie d'Arcangues participe à la consultation du public sur la LGV. Jusqu'au 21 mai, chacun peut comparer les différentes hypothèses de tracé, exprimer celle qui lui paraît la plus favorable, préciser ses motivations. Un totem géant avec toute la documentation a été installé dans le hall.
« J'ai accepté de participer à cette consultation pour que les citoyens d'Arcangues puissent s'exprimer et sachent ce qui se passe », souligne le maire, Jean-Michel Colo.

Ce dernier ne s'en cache pas. Il est favorable à la construction d'une ligne nouvelle à grande vitesse, mais pas prêt pour autant à « laisser-faire n'importe quoi ».
« Faire vivre le débat »
« Je me battrai pour que la LGV s'insère proprement dans notre territoire. Je me battrai également pour que mes concitoyens qui seront sur le tracé soient indemnisés correctement. Un terrain à Arcangues comme au Pays basque n'a pas n'importe quelle valeur. C'est précieux. »
Jean-Michel Colo n'a pas changé d'avis ces derniers mois. « Si j'ai défilé à Bayonne dans la manifestation avec les anti-LGV, c'est par solidarité avec les élus du Pays basque, afin de montrer au gouvernement que nous ne laisserions pas faire n'importe quoi. Sinon, je retrouve un peu la même atmosphère, les mêmes débats et clivages que lors de l'arrivée de l'autoroute. »
Le maire d'Arcangues veut « faire vivre le débat » dans sa commune sur ce dossier qui divise une partie des élus locaux. Et comme de coutume, il n'y va pas par quatre chemins pour exprimer son opinion.
« Laisser passer la LGV à l'écart du Pays basque serait une erreur dont nous nous mordrions tous les doigts dans le futur. Je ne suis pas certain que les élus qui auront décidé ça, passent pour des héros après coup. Qu'est ce qu'on veut faire de notre terre ? Une réserve d'Indiens ? »
Pour Jean-Michel Colo, la LGV se fera. « Il vaut mieux que ça soit avec nous. On est en train de construire la ligne Hambourg Lisbonne. On est en train de se donner un outil pour rejoindre Paris en 3 h 30 et Madrid en 3 heures. Il faut penser aux jeunes, aux emplois, à notre développement économique. Notre énergie, on ne doit pas la gaspiller à s'opposer au sens de l'histoire mais à intégrer cette ligne. S'il faut enterrer, cacher la LGV, allons-y. En revanche, je trouve que la construction de la nouvelle gare TGV à Bayonne est un non-sens. » Et à Arcangues ? L'édile n'est peut-être pas opposé à cette hypothèse.
En vérité, Jean-Michel Colo pense que le rail est la meilleure alternative aux flots de camions et de voitures qui traversent aujourd'hui Arcangues et le Pays basque sur l'autoroute. « L'élargissement à deux fois trois voies suscite moins d'hostilité que la LGV. Regardez pourtant la saignée que ça provoque dans le paysage. Et on sait déjà que ça sera saturé rapidement. Il faut être logique jusqu'au bout. »

jeudi 12 mai 2011

Le raccordement LGV de la Gare de Bayonne se fera certainement par Lahonce

LGV Pays Basque : RFF fait son choix avant la fin de la consultation

Rédaction - 11/05/2011

La troisième phase de consultation a beau demander l'avis des citoyens sur la comparaison entre les quatre hypothèses de tracés, RFF a déjà fait son choix parmi les quatre hypothèses de tracé.

Le Réseau Ferré de France (RFF) vient de dévoiler les quatre hypothèses de tracés pour le Pays Basque à l'occasion de la troisième phase de consultation, tout en laissant entrevoir ses préférences.
La troisième phase de consultation a beau demander l'avis des citoyens sur la comparaison entre les quatre hypothèses de tracés, RFF a déjà fait son choix, dénoncent les opposants à la nouvelle voie à grande vitesse, qui ont publié sur leur site les cartes avec le tracé préconisé par RFF en vert.
RFF a analysé les hypothèses en comparaison les impacts environnementaux, fonctionnels et technico-économiques, peut-on lire sur le site du Grand projet ferroviaire du Sud Ouest.
Sur ces cartes, on peut observer que RFF choisit le raccordement à la gare de Bayonne qui se fait sur Lahonce. Pour les parties où RFF "préconise" deux tracés, la préférence affichée par RFF est la H454 pour Ustaritz et la H473 pour Urrugne.
Selon Victor Pachon, porte-parole du CADE, ce document démontre que "la consultation n'a aucune valeur". Le tracé aurait été déterminé depuis longtemps et "RFF a cherché des prétextes environnementaux et économiques pour le justifier", a indiqué une source proche du dossier au Journal du Pays Basque. Et d'ajouter : "Peu de propositions de la médiatrice Marie-Lyne Meaux ont été retenues".
Pour les opposants, la concertation "tourne à la mascarade". Le fait que le tracé soit dévoilé alors que les sondages ont été suspendus par le préfet au Pays Basque, "fait partie d'une forme de pression pour faire croire que tout est joué", dénoncent-ils.
Si à cela on ajoute les déclarations des dirigeants de RFF et de la SNCF critiquant les investissements sur les LGV au détriment des voies existantes, les opposants appellent à "maintenir visible" leur mobilisation.
Le CADE et les associations opposées à la nouvelle LGV organisent une réunion publique d'information vendredi 13 mai à 20h30, salle Lur Berri à Sare.