mercredi 29 septembre 2010

LGV : Borloo prend le train en marche

Sud Ouest - 28 septembre 2010 07h17 | Par Jean-Bernard Gilles


Le ministre est aujourd'hui à Bordeaux pour confirmer les fuseaux d'études des futures lignes vers Toulouse et l'Espagne. Et parler financement avec les élus.

Jean-Louis Borloo va également constater de visu la fin du bouchon ferroviaire bordelais

Le ministre de l'Écologie est aujourd'hui à Bordeaux pour un déplacement 100 % ferroviaire. Il constatera d'abord l'achèvement des travaux du bouchon ferroviaire de Bordeaux, ville désormais desservie par quatre voies ferrées. Il vient aussi arrêter les fuseaux d'études, la bande de 1 000 mètres, pour les prolongements de la ligne nouvelle en direction de Toulouse et d'Hendaye, un dossier sur lequel Dominique Bussereau, le secrétaire d'État aux Transports, a mouillé la chemise jusque-là.

Un contrat avec Vinci à la fin de l'année ?

La mission du médiateur nommé par le gouvernement n'est pas terminée. Claude Libermann négocie avec les élus du Sud-Ouest les conditions financières de la participation des collectivités à la ligne Tours-Bordeaux. « On avance, mais on n'y est pas tout à fait », explique-t-il à « Sud Ouest ». L'intervention publique locale est estimée à 1,7 milliard sur un projet de 7, 2 milliards d'euros. Les élus discutent bec et ongles les conditions de leur engagement.

Tout le problème est de trouver un lien acceptable par tous entre les travaux de Tours et Bordeaux qui priment et le démarrage des extensions vers l'Espagne et vers Toulouse. Avant de régler une note de 350 millions d'euros pour la seule ligne Tours-Bordeaux, les ténors politiques toulousains, Martin Malvy, le président (PS) de Région en tête, veulent des engagements de dates de travaux au-delà de Bordeaux : « Nous ne les avons toujours pas obtenues à ce jour. » Mais s'ils obtiennent satisfaction, les élus sud- aquitains voudront un traitement identique.

L'intervention de Jean-Louis Borloo est très attendue sur ce point. Car le contrat de concession ne peut être signé avec Vinci sans un accord financier global. Le groupement (Axa, Caisse des dépôts) conduit par le numéro un mondial du BTP boucle son tour de table. Il doit trouver 3 milliards d'euros environ sur les marchés pour construire et avoir le droit d'exploiter la ligne nouvelle Tours-Bordeaux pendant cinquante ans. Réseau ferré de France (RFF) croit une signature possible pour la fin de l'année. Pour un démarrage des travaux courant 2011 et une livraison en 2016. À voir !


Déminer l'opposition aux tracés

L'étape bordelaise du jour est toutefois essentielle, puisque le ministre va arrêter les fuseaux de 1 000 mètres qui feront, dans un deuxième temps, l'objet d'études plus fines de tracés. On connaît les points de contestation. En Gironde, outre la commune de Préchac, où les habitants se sont sentis trompés par le choix final de RFF, c'est la sortie de Saint-Médard-d'Eyrans, dans le secteur des Graves, qui provoque de vives oppositions. En Lot-et-Garonne, l'association Très grande vigilance en Albret est aux aguets. Elle continue de plaider l'utilisation de la voie existante alors que le fuseau quitte la vallée de la Garonne pour sinuer sur les coteaux de Feugarolles et de Vianne avant de franchir la Baïse. Le ministre rappellera la nécessité de veiller à une bonne insertion de la ligne nouvelle au sud de Bayonne. Il préconisera l'enfouissement d'une partie de la ligne. Celui-ci pourrait coûter 1 milliard d'euros de plus. Mais les opposants contestent l'utilité même de la construction d'une ligne nouvelle entre Bayonne et Hendaye. « Les études qui justifient la ligne nouvelle sont erronées, mais nous affrontons la volonté politique de deux États », note Victor Pachon, le leader de la contestation en Pays basque. Il est sans illusions sur le projet de fuseau dévoilé aujourd'hui. Et appelle à une manifestation le 11 décembre.

samedi 25 septembre 2010

Des bruits font état d'une possible gare LGV à Saint-Geours-de Maremne. Qu'en est-il?

"La Région est exaspérée par le comportement de la SNCF"

24/09/2010
ENTRETIEN/ Alain ROUSSET / Président du Conseil régional d'Aquitaine

Alors que la semaine européenne de la mobilité vient de s'achever, Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, en charge de la gestion des TER, a accepté de faire le point sur la situation du territoire en terme de déplacements.

On vous a récemment entendu vous élever contre l'attitude de la SNCF. Pouvez-vous nous éclairer sur les raisons de cette irritation ?

Il y a plusieurs sources de conflit. La première concerne les incidents et ralentissements répétés entre Bayonne et Pau, alors même que la région participe à la régénération des voies. La SNCF nous a conseillé d'acheter des trains Autorail-TER (A-TER), mais ceux-ci ne conviennent pas aux techniques de signalisation de la ligne. Les trains doivent être ravitaillés à Pau. Ils circulent à vide. Ce n'est pas très compréhensible. De même, entre Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port, les trains avancent au ralenti, alors que nous avons augmenté nos services, en créant notamment 5 TER supplémentaires. Les difficultés sont liées aux infrastructures. Il y a des travaux à réaliser. On nous demande encore de les financer, hors de nos compétences. Ce n'est pas acceptable.

Comment se porte la fréquentation des TER au Pays Basque ?

Bien. Sur certaines lignes, le trafic voyageur a plus que doublé. Entre Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port, il a augmenté de 48 %. En moyenne, la fréquentation est en hausse de 42 %.

Le train Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port met actuellement en moyenne 1 h 20, contre cinquante minutes pour la voiture. Qu'est-il prévu pour combler cet écart ?

Le problème sur cette ligne, c'est que les ralentissements se maintiennent, malgré le courrier que j'ai adressé au président de RFF ! La vitesse entre Cambo et Saint-Jean-Pied-de-Port est passée de 50 à 40 km/h. Entre Bayonne à Cambo, on est à 50 km/h au lieu de 70. La Région n'est pas responsable des voies, mais est obligée d'intervenir. La régénération de Cambo-Saint-Jean-Pied-de-Port se fera cette année ou l'année prochaine.



La réussite des transports collectifs semble également passer par l'intermodalité. La prenez-vous en considération lors dans vos projets de TER ? Travaillez-vous par exemple avec la Cabab ?

Chacun a ses responsabilités, mais c'est vrai que l'intermodalité doit absolument avancer. Nous sommes en contact avec des collectivités intrarégionales. Cela suppose maintenant que l'on puisse s'entendre sur un tarif de billet, qui engloberait trajet train et bus ou train et tram.

Des bruits font état d'une possible gare LGV à Saint-Geours-de Maremne. Qu'en est-il?

Une gare LGV je ne sais pas, une TER-GV peut-être. Je signale que l'avantage de la LGV, c'est qu'elle va permettre aux trains régionaux de circuler plus vite. Quand il n'y a qu'une seule voie, c'est le train le plus lent qui rythme tout.

dimanche 12 septembre 2010

Les travaux du Plan Rail Régional ...sur les rails

Communication du Conseil Régional d'Aquitaine

Bayonne-Cambo : la voie est libre
Commencés en début d'année, les travaux de régénération de la voie ferrée sur le tronçon Bayonne-Cambo viennent de prendre fin. Rails, ballast, traverses : la voie a été complètement renouvelée. Prévus au titre du Contrat de projet État - Région 2007-2013, ces travaux sont financés à hauteur de 18,5 millions d'euros, dont 4,63 octroyés par la Région Aquitaine.

Il s'agit là de la première phase du Plan Rail régional, qui consiste à rénover l'ensemble du réseau ferroviaire pour que le train devienne une alternative crédible à la voiture individuelle. Le cas de la ligne Bayonne vers Saint-Jean-Pied-de-Port illustre bien le déficit de maintenance dont a pâti l'ensemble du réseau aquitain au cours des vingt dernières années : opérations de maintien en état plutôt qu'une pérennisation à long terme, restrictions de circulation, ralentissements, retards fréquents ainsi de suite.

Les travaux entre Bayonne et Cambo à peine terminés, ceux sur la Pau-Oloron commencent.

Au total, 53,5 millions d'euros de crédits ont été inscrits au Contrat de projet État - Région pour le développement du Ter Aquitaine dans les vallées pyrénéennes.

LGV : le tracé se précise
Les réflexions sur le tracé de la future LGV aboutissent. Un fuseau d'étude de 1000 mètres de large a été défini . Lors d'un récent comité de pilotage de la mission Grands projets pour le Sud-Ouest (GPSO).
Réunissant Réseau ferré de France, l'État, l'Union européenne ainsi que les collectivités territoriales d'Aquitaine et de Midi-Pyrénées le comité de pilotage a apporté des éléments complémentaires sur le tracé dans les Landes et au sud de Bordeaux.

La poursuite des études
D'ici au prochain comité de pilotage, qui se réunira avant l'été 2011, le fuseau d'étude sera affiné pour aboutir à la définition d'un tracé sur une bande large de 500 mètres maximum. Il va s'agir également d'établir le programme de chaque gare et halte TGV ; de définir les fonctionnalités des lignes nouvelles et l'aménagement de la ligne existante Bordeaux- Hendaye ; de valider le bilan socio-économique de la LGV. Commencées après les débats publics de 2005 et 2006, les études sur la LGV ont pour objet de concevoir et de valider le projet en vue de le soumettre à l'enquête d'utilité publique fin 2011.

Une concertation renforcée
Attentifs aux interrogations légitimes des acteurs locaux et des riverains, les acteurs du projet LGV souhaitent inscrire la nouvelle phase d'étude dans une concertation renforcée, en impliquant davantage les responsables associatifs et le public. Plus que jamais, le conseil régional s'emploie à faire oeuvre de pédagogie auprès des Aquitains : le ballet incessant des poids lourds dans le Pays basque, la fatalité du tout-voiture, la saturation des voies ferrées existantes, l'engorgement de l'accès vers la péninsule ibérique. Autant de problèmes qu'il faut se résoudre à prendre à bras le corps, au nom du développement durable et de l'emploi.

Repères

La Région Aquitaine est depuis 2002 l'autorité organisatrice du service public de transports ferroviaires des voyageurs.
L'exploitation quotidienne du Ter Aquitaine est confiée à la SNCF.

- 43% de hausse du trafic voyageurs sur le Ter Aquitaine depuis 2002
- 310 km de régénération des voies dans le cadre du Contrat de projet État-Région 2007-2013
- 50 gares et haltes modernisées d'ici à la fin 2010 (soit 1/3 des gares Ter)
- 100 dessertes créées depuis 2002 (soit 30% d'augmentation)