dimanche 22 janvier 2012

L'année des grands travaux


On ne risque pas d'entendre les entreprises de travaux publics spécialisées dans le ferroviaire se plaindre pendant quelques années en Aquitaine et en Poitou-Charentes. C'est plutôt aux usagers du train qu'il faut songer, aux riverains des travaux et aux salariés des entreprises publiques et privées qui vont le plus souvent travailler la nuit pour limiter au maximum les interruptions de trafic ou les retards (. Réseau ferré de France (RFF) investira 300 millions d'euros en 2012 dans la modernisation des voies, la suppression des passages à niveau, l'aménagement des gares et haltes ferroviaires, et les raccordements avec la ligne nouvelle Tours-Bordeaux, dont les travaux vont eux aussi démarrer.



LGV Tours-Bordeaux : démarrage du chantier

Les travaux de construction de la ligne nouvelle entre Tours et Bordeaux vont démarrer d'ici à la fin du mois de février. Les bulldozers sont bien huilés. Ils n'attendent plus que les avis favorables liés à la loi sur l'eau et du Conseil national de protection de la nature (CNPN), qui a demandé quelques informations complémentaires. C'est bel et bien Cosea, filiale de Vinci, et les entreprises de son groupement lauréat de cette concession ferroviaire d'une ampleur inégalée aujourd'hui en Europe, qui sont à la manœuvre. Les travaux de génie civil et de terrassement partent au printemps sur 15 sections en même temps.

Il n'y a pas d'ouvrage exceptionnel annoncé sur les 302 kilomètres de la ligne nouvelle, mais tout de même 300 ponts et ouvrages d'art, soit un par kilomètre. Dès 2013, place sera faite aux équipements ferroviaires. À compter de 2016, les essais pourront démarrer. Bien malin celui qui peut annoncer aujourd'hui une mise en service avant mi-2017. Dans le même temps, RFF engagera les raccordements avec les gares de Poitiers, Châtellerault, Angoulême et Bordeaux, des sections délicates en milieu urbain pour l'essentiel : 40 kilomètres qui coûteront au total 1 milliard d'euros. Pas moins. Deux nouvelles voies seront construites entre la Benauge et Cenon, et 7 600 mètres d'écrans antibruit. La deuxième phase de la suppression du bouchon ferroviaire de Bordeaux monte en puissance cette année.

Rénovation du réseau existant

À noter la deuxième phase des travaux de reconstruction du pont sur l'Adour à Bayonne.
La rénovation de la halle voyageurs de Bayonne est engagée jusqu'à mi-2013.

Premières études du prolongement au sud

Le préfet de région va transmettre au ministre le projet de tracé des prolongements de la future ligne à grande vitesse vers Toulouse et vers l'Espagne.
L'enquête d'utilité publique pourrait être lancée d'ici à 2013. Les engagements de l'État vis-à-vis des collectivités qui cofinancent la ligne Tours-Bordeaux évoquent une déclaration d'utilité publique avant la fin 2014 et un démarrage des travaux en 2017.

Mais les équipes de Réseau ferré de France vont devoir produire au cours de ces deux prochaines années des études d'impact, notamment environnementales, et un bilan socio-économique des prolongements de la grande vitesse au sud de Bordeaux. Dès que l'État et les collectivités locales se seront accordés, 20 millions d'euros d'acquisitions seraient engagés, sur un total de 700 millions sur les 420 kilomètres de ligne nouvelle.

C'est aussi à la fin de l'année que l'Espagne, la France et l'Union européenne devront s'entendre sur la section internationale de la future ligne. Elle sera éligible aux financements de l'Union européenne, probablement entre Bayonne et Saint-Sébastien, soit 40 kilomètres. Cela reste à confirmer.

jeudi 5 janvier 2012

Bayonne: les rois mages dénoncent les changements d'horaires à la SNCF


Les rois mages ont interpellé la direction de la SNCF à la gare de Bayonne, ce mercredi 4 janvier, pour dénoncer les changements d'horaires de trains. Une action symbolique menée par le Collectif En Train Pays Basque (CETPB).


Une vingtaine de personnes ont souhaité les bons voeux à la direction SNCF. Déguisés en rois mages et chargés de cadeaux, ils ont interpellé la direction SNCF, via une motion, sur les désagrégements causés par le récent changement d'horaire.
Les membres du collectif ont dénoncé que 85% des horaires de trains ont été modifiés ou supprimés sans aucune concertation en amont avec les voyageurs.
"Le collectif demande entre autre une véritable concertation avec les usagers lors de la conception des horaires pour que l'offre soit adaptée à la demande et non le contraire, un service public ferroviaire de qualité sur l'ensemble de l'offre TER, Grande Ligne, TGV et Fret, et l'utilisation des moyens techniques existant permettant d'effectuer les travaux tout en maintenant la circulation des trains au moins sur une voie", a précisé Bruno Ibarrart, membre du CETPB.
Le Collectif demande, entre autres, que les trains soient cadencés sur les différentes lignes locales, sans laisser certains trous de 3 heures entre deux trains, ainsi que l'arrêt des suppressions de dernière minute. Ils demandent aussi que le matériel soit correctement entretenu et suffisamment dimensionné pour accueillir les voyageurs dans de bonnes conditions, et que la direction rétablisse les trains supprimés au service annuel 2012.
"J'utilisais quotidiennement le train pour me rendre au travail à Bordeaux," témoigne Marie Pierre, une autre adhérente, "depuis le changement d'horaire du 11 décembre, j'ai perdu 3 heures par jours dans les transports, il n'y a plus de train entre 18h et 21h au départ de Bordeaux pour revenir. Je suis obligée de dormir à Bordeaux ponctuellement et ma vie privée s'en retrouve fortement dégradée".
Le CETPB espère que pour cette nouvelle année la SNCF prenne de bonnes résolutions, notamment celle d'intégrer les usagers dans la réflexion afin d'adapter les horaires et l'offre à leurs besoins. Il donne rendez-vous le premier février à la direction SNCF pour proposer des mesures concrètes.