mardi 23 mars 2010

François MAITIA s'exprime sur la LGV

« Alain Rousset est un acteur majeur de la LGV. Quels arguments opposez vous à ceux, nombreux, qui contestent la pertinence de cette nouvelle ligne en Iparralde ? Le « crochet » ferroviaire desservant la gare de Bayonne fera perdre de la vitesse et du temps. Soutenez vous cette exception sur le voie existante ? »

Depuis que la Région assume la responsabilité du transport régional ferroviaire des voyageurs, l’offre de services a été fortement augmenté : trains supplémentaires, cadencement, politique tarifaire…Le parc roulant a été fortement renouvelé. Le succès est au rendez-vous puisque nous pouvons constater une augmentation de la fréquentation de 42%. S’agissant du TGV, il convient de rappeler qu’il s’agit d’un projet prioritaire européen dont la responsabilité incombe à l’Etat. Le Pays-Basque est au cœur du maillon transfrontalier Dax-Vitoria. Le problème majeur est la croissance continue, régulière du fret routier. Les prévisions de trafic routier se sont jusqu’à ce jour révélées inférieures à la réalité constatée ; elles nous imposent de réussir le transfert d’une partie de ce trafic de la route vers le fer et le maritime. L’objectif à l’horizon 2030-2035 d’un report modal de 40 millions de tonnes de la route vers le fer, ainsi que l’augmentation souhaitée du trafic voyageurs induisent la nécessité de capacités ferroviaires nouvelles. Car la ligne nouvelle sera mixte fret-voyageurs. Le choix était de doubler les lignes actuelles in situ ou de créer des lignes nouvelles à l’extérieur de la partie urbaine la plus agglomérée. Cette dernière option a été retenue à l’issue du débat public de 2006. Nous la soutenons. Nous sommes convaincus, nous espérons donc être convaincants. Nous avons réclamé et obtenu que sur ce maillon transfrontalier, il y ait une gare TGV au Pays-Basque, que la ligne nouvelle soit enfouie à un taux d’au moins 60% et qu’un programme d’accompagnement agricole et de l’habitat soit mis en œuvre pour traiter le plus humainement chacune des situations individuelles. Nous y serons très attentifs. S’agissant d’une gare au Pays-Basque, personne n’a contesté qu’il en fallait une. Mais il est vrai que lorsqu’on parle du Pays-Basque, ici, on n’a même pas besoin de traduire, il s’agit forcément du Pays-Basque Nord. Il y aura donc une gare du Nord au sein de la métropole transfrontalière. Qui a posé la question de savoir si une métropole située sur un grand axe européen de transport peut avoir deux gares TGV ? Ici, le même fonds européen financera deux gares pour la même métropole transfrontalière : une au nord et une au sud, car on se refuse à regarder en face cette métropole européenne en émergence. A moins que les autorités européennes… S’agissant du « crochet de Bayonne », je crois qu’il convient de rappeler que le grand intérêt du train est de transporter du cœur d’une ville au cœur d’une autre ville.

François MAITIA

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